Analyse des Marchés | n°4 | 2023
Vous pouvez découvrir notre Analyse des Marchés. Un document réalisé par nos conseillers en placement avec quatre sujets : retour sur les marchés, la vision pour la suite, la thématique choisie, nos experts vous répondent. Différents sujets mis sous la loupe de nos experts avec leurs visions de l’actualité et de l’économie.
Tous les trois mois, vous retrouverez sous format pdf dans votre boîte email ou sur notre site l’Analyse des Marchés de la BCJ.
Michaël Ackermann, Conseiller en prévoyance
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Nos experts vous répondent
Dans ce numéro, notre expert Michaël Ackermann, conseiller en prévoyance, traite des investissements dans la prévoyance 3ème pilier.
Vous aimeriez que nos experts traitent une thématique qui vous intéresse ? N’hésitez pas à nous écrire et à nous la proposer pour notre prochain numéro trimestriel.
Contact : marches@bcj.ch
Comment définir le concept du 3ème pilier ?
Le 3ème pilier, également appelé «pilier 3a» ou «prévoyance liée», est un système d’épargne individuel facultatif qui a été mis en œuvre la 1ère fois en 1987. C’est un point fondamental de notre système de prévoyance servant à encourager l’épargne à long terme principalement en vue de la retraite. Afin de le rendre attractif, il permet un avantage fiscal mais à contrario il est soumis à quelques restrictions.
Toute personne salariée ou indépendante a la possibilité de profiter de l’avantage fiscal du 3ème pilier. Les citoyens qui cotisent au 2ème pilier peuvent verser par année CHF 7’056.- et pour ceux qui ne le font pas, le montant annuel autorisé correspond à 20% de leur revenu mais au maximum à CHF 35’280.-. Cette somme est directement déductible du revenu imposable. Par exemple, avec un taux marginal d’imposition de 25% et un versement de CHF 1’000.- sur le 3ème pilier, le gain fiscal représente environ CHF 250.-. Au niveau des restrictions, le 3a ne peut être libéré que 5 ans avant l’âge légal de la retraite. Avant ce délai, le capital peut être retiré pour l’acquisition d’un bien immobilier à usage propre, pour l’amortissement d’un prêt hypothécaire, si vous vous mettez à votre compte en qualité d’indépendant ou si vous êtes déjà indépendant et que vous changez d’activité et en cas de départ définitif de la Suisse. L’imposition d’un compte 3a intervient au moment du retrait de la prestation. Mais cela reste très intéressant si l’on compare les avantages fiscaux qu’offre ce genre de produit durant les années de cotisations avec l’impôt unique que l’on doit payer lors de son retrait.
Est-ce que l’on peut investir les avoirs de prévoyance dans des produits financiers ?
Bien entendu, dans le cadre de l’épargne en titres, l’argent ne se contente pas de dormir sur un compte de prévoyance, il évolue également au gré des marchés financiers. En effet, le 3ème pilier peut se composer de placements collectifs portant, selon la stratégie, sur des actions, de l’immobilier et des obligations. Ces placements sont diversifiés afin de répondre aux règles très strictes de l’OPP2 en matière d’investissement. Au fil des années, les titres peuvent dégager des plus-values grâce à leur exposition aux marchés financiers. Le potentiel de rendement, sur le long terme, peut être nettement plus élevé que celui d’un compte d’épargne 3a standard.
Il est vrai aussi que les marchés sont en mouvement perpétuel et que les cours peuvent baisser, comme ce fut le cas en 2022. Mais le 3ème pilier n’a pas pour objectif de réaliser rapidement des gains élevés, il consiste plutôt à constituer une fortune à long terme pour la retraite ou d’autres projets. Vous pouvez donc attendre calmement que les turbulences se dissipent. L’histoire a montré que la plupart des crises étaient suivies de longues périodes de redressement et d’essor. Par contre, il est important de faire attention à l’horizon temporel des placements et plus il sera long, plus il permettra d’absorber les fluctuations. Il est aussi essentiel d’opter pour une stratégie plus risquée susceptible d’obtenir une meilleure rentabilité.
Quelles sont les solutions d’investissements et quelles en sont les contraintes ?
Les solutions de placement pour les avoirs de prévoyance doivent répondre aux directives de l’Ordonnance sur la prévoyance professionnelle. Celles-ci ont notamment pour rôle de fixer les objectifs et les principes régissant le placement de la fortune des avoirs de prévoyance. Ainsi, l’Ordonnance détermine les véhicules de placement qui peuvent être utilisés afin d’investir ces capitaux. Elle définit également différents seuils dans le but de limiter certains risques. A titre d’exemples, l’exposition aux monnaies étrangères est limitée à 30% et les placements en actions ne doivent pas dépasser les 50% des avoirs du portefeuille. De ce fait, les solutions d’investissement proposées sont strictement encadrées et surveillées.
Depuis quelques mois, la BCJ a lancé ses propres fonds d’investissement 3ème pilier. Nous mettons notre expertise en avant afin de gérer vos avoirs 3ème pilier, tout en respectant ainsi les directives mentionnées précédemment. Deux catégories de fonds, soit le «Défensif» ou le «Balancé», sont proposées actuellement. Au préalable, il sera important de définir votre profil d’investisseur afin de trouver la solution la plus adéquate. Nos conseillers en gestion de fortune sont à votre disposition pour discuter avec vous de la solution qui vous convient le mieux.